vendredi 15 octobre 2010

Qu’en est-il de la connaissance offerte par la médecine moderne afin de découvrir le sexe du fœtus ? Et comment comprendre le sens du verset : « Il sait ce qu’il y a dans les matrices. » ?






Qu’en est-il de la connaissance offerte par la médecine moderne afin de découvrir le sexe du fœtus ? Et comment comprendre le sens du verset : « Il sait ce qu’il y a dans les matrices. » ?

SHeikh Muhammad Ibn Sâlih al-’Uthaymîn (rahimahullâh)
Mercredi 25 août 2004, par Ismaïl
BismiLLehi ar-Rahmâni ar-Rahîm


          Comment concilier la science qui a été accordée aux médecins aujourd’hui de connaître le sexe du fœtus et la parole d’Allâh -Ta’âla : « Il sait ce qu’il y a dans les matrices. » [1], ainsi que le commentaire de Ibn Djarîr qui relate d’après Mudjâhid l’histoire d’un homme qui a interrogé le Prophète (sallallahu ’alayhi wa sallam) sur le bébé conçu par sa femme puis Allâh révéla ce verset, et ce qui a été rapporté d’après Qatâda (rahimahullâh) ? Y’a-t-il un texte résumant la généralité de la parole d’Allâh - Ta’âla : « Ce qu’il y a dans les matrices » ?



Avant de parler sur cette question, j’aimerai expliquer qu’il est impossible qu’il y ait une contradiction entre un texte clair du Saint
« Qor’ân al-Karîm » et la réalité, jamais. S’il y apparaît une contradiction, elle est due, soit à ce qui est présenté comme une réalité abstraite ne représentant pas la vérité, soit au fait [que la supposée] opposition du« Qor’ân al-Karîm » n’est pas claire. Car la clarté du « Qor’ân al-Karîm » est catégorique comme l’est la réalité incontestable. Ainsi, il n’est pas possible que deux vérités catégoriquement authentiques se contredisent. Après que cela ait été expliqué et qu’il soit dit : qu’il est concevable aujourd’hui, grâce à l’usage d’appareils précis de découvrir le contenu de l’utérus [des matrices] et [donc par-là] de savoir si ce sera une fille ou un garçon, et bien si ce qui a été dit est faux, nous n’en parlons plus ; Et si cela est vrai, il ne contredit pas le verset. Car le verset indique une affaire relevant du mystère et faisant partie de la science [spécifique] d’Allâh - Ta’âla - dans ces cinq domaines. Et pour les affaires relevant du mystère [n’appartenant qu’à Allâh] concernant le fœtus, elles sont :

  •  Le temps précis de sa présence dans l’utérus
  •  La durée de sa vie
  •  L’œuvre qu’il accomplira
  •  La subsistance dont il jouira
  •  Le bonheur ou le malheur qui l’accompagneront et son sexe avant sa formation.

          La connaissance de son sexe après sa formation ne fait pas partie de la connaissance du mystère
[Divin], car cela relève des sciences qui peuvent être attestées, sauf s’il se cache dans les trois ténèbres qui en se dissipant, laisseraient apparaître son ordre. Et il n’est pas écarté que parmi ce qu’Allâh - Ta’âla - a crée comme rayonnement, il y en ait un qui soit capable de traverser les ténèbres de sorte d’éclaircir le sexe [de l’enfant] comme étant un garçon ou une fille. Et certes, le verset ne permet d’avoir connaissance du sexe masculin ou féminin. De même, la Sounnah n’indique rien là-dessus.

Quant à ce que [l’auteur de] la question dit à propos de ce que Ibn Djarîr rapporte selon Mudjâhid, à savoir qu’un homme avait interrogé le Prophète (sallallahu ’alayhi wa sallam) sur le bébé conçu par sa femme et que ce verset fut révélé par la suite, le contenu de cette citation de Ibn Djarîr est transmis par une chaîne de rapporteurs interrompue, car Mudjâhid (rahimahullâh) fait partie de ceux venus après les compagnons. Quant au commentaire de Qatâda (rahimahullâh), il est possible qu’il veuille dire qu’Allâh - Ta’âla - se réserve la connaissance sur cela [liée au fœtus] et qui n’est pas [encore] crée, et qu’après sa création, d’autres peuvent le savoir. Ibn Kathir (rahimahullâh) a dit dans le commentaire du verset de la Sourate Loqmân [verset cité ci-dessus] : « De même, nul ne peut connaître le contenu de l’utérus relatif [à ce qu’Allâh] veut y créer. Mais quand Allâh émet l’ordre de déterminer son sexe et son destin, les anges en sont informés en même temps que d’autres créatures qu’Allâh veut bien en informer. » [Fin de citation] Quant à votre question sur la possibilité d’un texte résumant la généralité de la parole d’Allâh - Ta’âla :

          « Ce qu’il y a dans les matrices »

Nous disons : si le verset s’étend à la détermination du sexe masculin ou féminin après sa différenciation, sa limitation alors provient d’un sens
[perceptible] et d’une réalité [constatable]. Certes, les Savants de la jurisprudence ont rappelé que ce qui restreint la généralité du Qor’ân et de la Sounnah est un texte, ou un consensus, ou un raisonnement par analogie, ou un sens, ou la raison. Et leurs paroles sur cela sont bien connues. Si le verset s’étend jusqu’à la détermination [du fœtus] après sa différenciation, il ne contredit en rien ce qui a été avant [expliqué].

          Louange à Allâh - Certes, il n’y a pas et il n’y aura pas dans la réalité quelque chose qui contredit la clarté du « Qor’ân al-Karîm ». Si des ennemis de l’Islâm remettent en cause des passages du « Qor’ân al-Karîm » qui leurs semblent contraires [à la science], c’est soit parce qu’ils n’ont pas bien compris le Livre d’Allâh - Ta’âla, soit parce qu’ils sont mal intentionnés. Mais les gens de religion et de science ont étendu des recherches permettant de connaître la réalité [et la vérité] et de dissiper leurs ambiguïtés [aux ennemis] - Seul Allâh mérite qu’on Lui rende grâce et qu’on Le loue. Les gens sur cette question se situent sur deux extrêmes et un juste milieu :
 Un groupe s’accroche au sens apparent, mais non catégorique du
« Qor’ân al-Karîm » qui n’est pas clair, et refuse toute opposition à la réalité quand même celle-ci est un fait accompli. Certes le tort en cela [dans cette attitude] est que la personne n’a plus de mérite, ou est rabaissée, ou cela va jusqu’à démériter le « Qor’ân al-Karîm » lui-même à cause de ce point de vue qui s’oppose à la réalité manifeste.

           
Un autre groupe abandonne l’ensemble des indications offertes par le « Qor’ân al-Karîm » et se contente de ne prendre que [les preuves] purement matérielles, ce qui les lie aux athées.

 Quant
[au groupe] du juste milieu, ils prennent les preuves du « Qor’ân al-Karîm » et acceptent les réalités [manifestes], car ils savent que l’ensemble de ces deux choses [Qor’ân et réalité] sont vérité, et qu’il n’est pas possible qu’un texte du « Qor’ân al-Karîm » clair contredise une chose manifestement établie. Ce groupe réunit l’action rationnelle et l’intelligence, et parvient à travers cela [à concilier] leur religion et leur raison. C’est ainsi qu’Allâh guide dans la divergence ceux qui croient vers la vérité. Et Allâh guide qui Il veut vers le droit chemin. [2]


_____Notes
[1] Coran, 31/34
[2] Madjmu ’ Fatâwa du SHeikh Ibn ’Uthaymîn, 1/68-70

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